Nous aussi, les francophones, on a nos doutes, on se pose des questions, on veut connaître d’autres avis, savoir si l’autre a une solution quelconque pour ce malheureux « mettre à…» ou ce « prendre à… » qui nous fait paniquer. Malheureusement pour certaines questions il n’y a pas de réponses figées, il faut contextualiser le problème et puis faire avec, quoi ! Mais cela n’empêche qu’on puisse, à partir d’une idée lancée, aller au-delà de la phrase et construire un pont pour finalement arriver quelque part. Quelqu’un a déjà dit que « où il n’y a pas de chemin, tous les chemins sont possibles ».
Les traducteurs sont souvent traités de traîtres. Nous ! Traduttore tradittore est le dicton. Il nous faut tout le temps expliquer les équivalences culturelles, le temps de la lecture que le public du cinéma doit avoir pour réussir à suivre l’image, le conférenciste qui ne nous n’apporte pas le matériel de soutien etc etc etc. Eh dites-donc ! C’est quand qu’on sera remercié puisqu’on fait le monde lisible à tous?
Eh, oui, mes amis, jamais de la vie. Tant pis ! On fait tout de même ce qu’on a à faire : il y a du boulot sur la planche et on le maîtrise de notre mieux. Si nous nous rassemblons pour en parler, cela ira encore mieux.
Vous savez, certainement, qu’il faut renégocier les mots, les manipuler afin d’arriver juste. Et que ce n’est pas seulement une question de contexte ; parfois il n’y a pas un sens externe, ce sens-là est dans le système même du langage. Ecouter, c’est écouter. Et après c’est la qualité de l’écoute. C’est le même mot et le changement est dans la négociation entre production et reconnaissance:
Il est bien passé
1. correctement, de façon satisfaisante.
  • digérer (le repas est bien passé);
  • il a fait une bonne prestation.
2. confirmatif
Le facteur ? il est bien passé.
3. On se résigne avec l’évidence
Il est bien passé le temps où j’étais jeune et beau!
4. Ce n’et plus la même chose, « hors norme » si on peut dire
il est bien passé ce bleu (il n’est plus comme avant)
5. une comparaison
il est bien passé lui (pourquoi pas moi ! pourquoi moi, je ne pourrais pas?)
6. concessif
il est bien un peu nerveux, mais il est gentil, lui.
Les éléments s’interconnectent entre eux. Les phrases sont poli-sémiques et dépendent du contexte aussi.
Nous n’allons pas parler de ce que tout le monde connaît déjà assez bien, nous allons juste faire des réflexions là-dessus. Et entendre des propositions. Soyez les bienvenus !