« Nous voguons sans cesse entre l’objet et sa démystification, impuissants à rendre sa totalité : car si nous pénétrons l’objet, nous le libérons mais nous le détruisons ; et si nous lui laissons son poids, nous le respectons, mais nous le restituons encore mystifié ».
Introduction
L’œuvre de Roland Barthes étonne, au premier abord, par sa diversité, son ouverture et son attention tous azimuts. Diverse dans son objet et son champ d’étude (Roland Barthes sait aussi bien parler de Sade que de Racine, en passant par le catch, le strip-tease et le bifteck-frites) ; diverse dans sa méthode (il essaie une critique historique dans Michelet, une psychanalyse ethnologique dans Sur Racine, un structuralisme strict dans Système de la mode) ; diverse dans son idéologie (tenu à ses débuts pour un marxiste intransigeant, puis adepte d’un certain formalisme en défendant le Nouveau Roman naissant, avant d’appliquer une variante de l’hédonisme en réhabilitant la valeur du plaisir), cette œuvre apparaît comme une série de blocs bien distincts, parfois contradictoires.
Mythologies
Les textes de Mythologies ont été écrits entre 1954 et 1956. L’ouvrage est, dans sa première partie, une suite d’analyses sarcastiques de quelques représentations de l’idéologie petite-bourgeoise (faits divers, photos, articles de presse…). L’auteur s’est appuyé en grande partie sur des articles tirés du journal l’Express, qui était, en cette période, un hebdomadaire de gauche moderniste. Dans une deuxième partie, l’écrivain met en place une réflexion historique sur ce qu’est «le mythe aujourd’hui » ; il nous donne les mécanismes qui fonde la culture de notre époque.
Tout d’abord, Roland Barthes définit le mythe comme une parole, comme un système de communication ou un message. Cette théorie semble correspondre à l’idée que l’on peut se faire du mythe. C’est pour nous une construction de l’esprit qui ne repose pas sur un fond de réalité. En effet, qui n’a jamais fait le lien entre cette situation et la légende ? L’image qui vient en premier lieu à l’esprit est celle d’un regroupement populaire, où de vieilles personnes racontent aux plus jeunes des histoires, des légendes, qui à force de degrés d’appréciation vont devenir des mythes.
Dans le cas présent, ces vieilles personnes ont un rôle très important : ce qui compte, ce n’est pas leur âge (bien que celui-ci fasse office de crédit par rapport aux dires avancés) mais bien le fait qu’elles racontent des expériences vécues et qu’on leur a aussi fait partager.
http://www.universalis.fr/encyclopedie/roland-barthes/
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