terça-feira, 26 de outubro de 2010

Professer ou marchander?

Pourquoi apprendre la langue française au Brésil aujourd’hui? Quelles sont les raisons? La plus importante on peut dire que c’est une question de carrière, de travail; il faut connaître la langue puisqu’on est dans une boîte française point. Mais quand même ces cadres, ces employés qui doivent s’exprimer en français ont un grand respect pour tout ce que la France répresente : le berceau de la culture occidentale. Et pourtant on a des stéréotypes du Français : sa cuisine, son parfum, sa mode et son hygiène. Il faut tout d’abord annuler la caricature du Français de l’imaginaire du Brésilien. Il faut lui faire accepter des données historiques, géographiques, climatiques, politiques. Il faut lui parler de l’histoire de la civilisation mondiale, lui qui ne compte plus que 500 ans.
Comment on fait pour effacer une image qu’il connaît depuis toujours ?
C’est un peuple duquel il se moque, malgré qu’il ait entendu parler de tout un trésor culturel. Le Français ne se lave pas, et cela est plus important qu’une sagesse de 2000 ans. Le Français n’aime pas qu’on lui parle en anglais, il n’est pas poli etc etc etc. Il faut d’abord luter contre les préjugés. Est-ce que tout cela est un mensonge, alors ? Pas exactement, puisqu’on peut voir parmi nous certains personnages qui confirment les histoires véhiculées partout dans le monde. Le Français lui-même partage avec le monde ce côté caricaturale, voyons Daninos, voyons Pourquoi j’ai mangé mon père, un roman anglais de Roy Lewis, traduit par Vercors et Rita Barisse. On dirait mieux si on utilisait le mot interprétation ; il a fallut transposer la vision humoristique d’une civilisation anglaise adaptée à la période pré-historique pour une vision de la civilisation française. Il a fallut parler le HLM, par exemple. Donc, dans ce cas-là, pas de traduction, mais plutôt interprétation.
Si on n’accepte pas ce qui vient avec la langue, on ne comprendra jamais la culture, on n’ira jamais s’éloigner de la langue pour arriver ailleurs, au-delà, parmi les expressions idiomatiques, les argots, les gestes qui deviennent-ils son et sonorité.
L’interprétation d’un monde. Est-ce que cela est possible sans la traduction ? Est-ce que la traduction traduit vraiment un point de vue ?
Nous avons plusieurs Brésil. Si on est professeur des enfants et des adolescents de la banlieue on aura forcement des gens qui ne comprennent pas leur propre monde dans sa propre langue maternelle. Ils utilisent les mêmes mots que vous et moi, dans un contexte différent du nôtre, et nous ne reconnaissons plus notre langue maternelle. Celui qui mange des escargots se moque de celui qui mange des fourmis. Les fourmis on les prend par terre lorsqu’elles perdent leurs ailes ; les escargots sont chers et on ne les trouve que dans des restaurants très bien situés.
Le professeur a des défis, doit-il donner à son élève ce que celui-ci demande ? ou ce qu’il pense que son élève aura besoin ? est-ce que le professeur connaît les vrais besoins de tout un monde ?
Il y a le professeur et les institutions. Il y a l’enseignant et l’apprenant. Il y a la vente et l’achat. Il y a le client et la marchandise. Est-ce que le professeur est-il libre pour choisir ? est-ce que pourrait-il imposer à son élève un autre point de vue ? est-ce qu’on peut vendre avec la connaissance la traduction du monde ? et quel est la meilleure traduction ? Celle de ceux qui mangent des escargots ou celle de ceux qui mangent des fourmis ?
Le client d’une école de langues veut un produit. Mangeable, facile à digérer, prêt-à-porter. Les écoles privées négocient des deux côtés : le client doit avoir ce qu’il démande et le professeur doit obéir les règles établies s’il veut avoir du travail. Jacob a travaillé 7 ans pour avoir Rachel et pourtant c’est Lia qu’il reçoit. Il a travaillé pour Rachel pas pour Lia ! Il l’a veut encore, donc il travaillera encore 7 ans. Son beau-père, Laban, savait que Jacob travaillerait pour Lia, car c’était celle-là l’ordre naturelle des choses, cela faisait partie de leur culture. Tous les deux font des efforts, chacun croit aveuglement qu'il arrivera à son but, il n’y a aucun doute là-dessus. Il n’y a qu’un deçu...
Le professeur est Laban, le père de Lia. Il sait ce qu’il sait, néanmoins comment s’apercevoir qu’il se trompe ? Comment se poser des questions s’il ne les a pas ? est-ce qu’il ne les a pas ? Je n’en suis pas si sûre que ça. Qu’est-ce que l’enseignant fait tous les jours avec ses élèves ? Je crois qu’il se pose des questions tout le temps, qu’il traduit et interprète chaque pensée, chaque univers qui est chaque personne, car le processus pédagogique doit se rendre compte du matériel humain qui le reçoit et du matériel humain qui le fournit. Et moi-même, je me pose une question : est-ce que le professeur se rappelle-t-il toujours de ses difficultés ? Je dis cela parce que je suis une élève moi-même. J’ai commencé à apprendre à jouer de la guitare. La musique est une science plus qu’un art, il faut décodifier un monde pour apprendre à lire une autre chose qui ne sont pas de lettres. C’est difficile pour moi, je n’ai pas de talent, je n’ai que de la persistence. A chaque fois que j’ai un problème différent avec mon instrument je pense à mes élèves, je les discute même avec eux et ils se sentent plus à l’aise.
Ce que je veux dire est que chaque individu, avant de se sentir un individu, il se sent un homme d’une phase historique et d’une race.

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